QUEL IMPACT LE RETOUR DE DONALD TRUMP EN 2025 POURRAIT-IL AVOIR SUR LE GROUPE DE VISEGRÁD ?
- Observatoire Socio-économique

- 18 févr.
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Alors que Donald Trump fait son retour à la Maison Blanche suite aux élections présidentielles américaines de novembre 2024, le monde économique européen observe avec inquiétude les potentielles implications que porte la réélection du 45ème et 47ème président des États-Unis et ses politiques douanières protectionnistes, visant à protéger l'économie nationale contre la concurrence étrangère.
Pour le groupe de Visegrád, fortement intégré dans les chaines de valeurs transatlantiques, les décisions à venir de Washington pourraient remodeler des secteurs clés comme l’automobile et l’industrie manufacturière.
L’industrie automobile en première ligne
Le secteur automobile, en tant que pilier économique du groupe de Visegrád, pourrait être fortement impacté par un retour des politiques protectionnistes de Donald Trump. Lors de son premier mandat, il avait instauré des droits de douane sur l'acier et l'aluminium européen, perturbant alors gravement les chaînes d'approvisionnement industrielles. Selon The Guardian, en 2024, l’annonce de sa victoire a suffi à faire chuter de 4% les actions des constructeurs automobiles allemands.
La Slovaquie, premier producteur mondial de voitures par habitant avec 185 véhicules pour 1000 habitants, est particulièrement vulnérable. Les données de TVNoviny montrent que tout obstacle aux exportations transatlantiques pourrait mettre en péril des milliers d'emplois et réduire considérablement les revenus générés par ce secteur clé.
Également, en Hongrie, où des constructeurs comme Audi et Mercedes-Benz jouent un rôle essentiel, des mesures protectionnistes américaines pourraient engendrer une hausse des coûts de production. Cela risque alors de compromettre leur compétitivité sur les marchés globaux, et cela explique ainsi les craintes d’une contraction de l’économie industrielle dans ces pays.
Le commerce extérieur sous pression
Les relations commerciales transatlantiques sont également vitales pour le groupe de Visegrád. Les exportations européennes vers les États-Unis représentent une part significative de leur économie notamment dans des secteurs comme les produits pharmaceutiques. Les données d’Eurostat montrent que ceux-ci constituent une proportion importante des exportations tchèques et polonaises. Ainsi, toute perturbation liée à une “guerre commerciale” pourrait affecter les revenus des entreprises exportatrices, impactant directement les recettes publiques.
Par ailleurs, une hausse des droits de douane sur les biens manufacturés porterait particulièrement préjudice pour les petites et moyennes entreprises de la région, qui dépendent souvent de la demande américaine pour soutenir leur croissance. En Pologne, par exemple, le commerce bilatéral avec les États-Unis a contribué à hauteur de 3,2 % au PIB national en 2023, une part qui pourrait chuter drastiquement en cas de tensions accrues.
Les investissements directs étrangers en question
Le groupe de Visegrád a historiquement attiré des investissements directs étrangers (IDE) grâce à sa stabilité économique et sa proximité avec les marchés européens. Toutefois, une escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne pourrait refroidir les investisseurs américains.
Selon TVNoviny, la Slovaquie pourrait voir une diminution des projets d’investissement dans des secteurs tels que les technologies avancées et la logistique. En Hongrie, les investissements américains dans l’industrie automobile et les technologies de l’information jouent également un rôle clé. Une révision des ces accords commerciaux ou un durcissement des conditions d'accès au marché américain pourraient inciter les entreprises à repenser leurs stratégies, ce qui entraînera potentiellement une baisse des IDE dans toute la région.
Le retour de Donald Trump en 2025 pourrait alors constituer un défi majeur pour l’économie du groupe de Visegrád. Les secteurs automobiles, manufacturiers et pharmaceutiques, ainsi que les flux d’investissements étrangers, sont des domaines susceptibles d’être affectés par une politique commerciale dite “protectionniste” et un renforcement des barrières tarifaires. Face à ces incertitudes, une réponse mutuelle au sein de l’Union européenne sera probablement cruciale pour protéger leurs intérêts économiques et maintenir leur compétitivité sur la scène mondiale.


