INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : COMMENT RATTRAPER LES LEADERS MONDIAUX ?
- Observatoire Scientifique

- 18 févr.
- 3 min de lecture
A l’image du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle (IA), ce février à Paris, il semble que 2025 sera une année déterminante pour la transformation numérique. La prolifération de l'IA pose cependant plusieurs questions sur notre capacité à la faire progresser de façon éthique et responsable. Cette conférence cherche également à susciter un « réveil européen » face à la domination toujours plus grande des Etats-Unis et de la Chine dans ce domaine. L’Élysée s'était exprimée à ce propos en ajoutant que « les entreprises qui domineront ces technologies seront parmi les leaders mondiaux de demain ».
Cette observation a fait l’objet de multiples études, parmi lesquelles nous pouvons retenir le récent essai d’Asma Mhalla intitulé Technopolitique et publié en 2024. Dans cet ouvrage, elle travaille sur les géants américain du “BigTech” et leur position d’avant-garde dans les nouvelles mutations du numérique.
Comment les pays européens peuvent-ils rattraper leur retard en intelligence artificielle tout en assurant une approche éthique et responsable face à la domination des États-Unis et de la Chine ?
Un institut slovaque d'excellence dédié à l'IA
En Slovaquie, il existe un institut indépendant, à but non lucratif, qui réunit les meilleurs experts slovaques en matière d'IA, d'informatique et des technologies linguistiques. L'Institut Kempelen pour les technologies intelligentes (KInIT) apporte une recherche de pointe et des collaborations internationales. Une de leurs préoccupations principales est la lutte contre la désinformation. Le KInIT met ainsi un accent particulier sur l'intégration des considérations éthiques dans les nouvelles technologies.
Le projet DisAI…
Depuis décembre 2022, le projet DisAI offre un soutien à l'excellence au KInIT. Le Centre de recherche allemand pour l'intelligence artificielle (DFKI), l'Université de Copenhague et le Centre pour la Recherche et la Technologie de Hellas (CERTH) ont uni leurs forces pour améliorer l'expertise et les compétences du KInIT. La collaboration avec des institutions de premier plan est l'occasion pour les chercheurs slovaques de travailler sur des projets de grande envergure.
…une initiative contre la fuite des cerveaux
En 2020, la part consacrée à la R&D représentait seulement 0,91 % du Produit Intérieur Brut (PIB) slovaque, soit l'un des taux les plus bas de l'Union Européenne. En comparaison, la République tchèque présentait un taux de quasiment 2 %, la Hongrie un taux de 1,6% environ et la Pologne se situait aux alentours des 1,4%. L'ensemble des pays du Visegrad ont donc un retard à la vue de l'objectif, que l'Union européenne s'était fixé : en 2020, les dépenses de R&D devraient atteindre les 3 % du PIB.
De plus, la Slovaquie se classe continuellement à la queue des taux de participation et de réussite aux programmes de financement de l'UE. Le projet DisAI se montre alors comme réponse au manque d'investissement ainsi qu'à la fuite des cerveaux connus par la Slovaquie.
…afin de former une nouvelle génération de chercheurs slovaques en matière d'IA
Concrètement, des écoles d'été et des programmes de mentorat sont envisagés pour notamment les jeunes chercheurs slovaques. DisAI cherche à réunir et former des chercheurs slovaques prometteurs. À travers de nombreuses initiatives, ils développeront une connaissance technique de l'IA, en mettant l'accent sur le développement de technologies linguistiques. Néanmoins, ils seront également amenés à intégrer les questions morales et éthiques de cet outil particulièrement puissant.
Rester dans la course
Le projet est en partie financé par le programme Horizon. Il s'inscrit dans une série de projets en lien avec l'IA, qui font preuve d'une volonté de l'UE de rattraper son retard technologique par rapport aux leaders mondiaux. Le 11 février 2025, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé le programme InvestAI. Il sera financé à la fois par des programmes européens existants et par l’alliance EU AI Champions Initiative, qui regroupe plus de 60 entreprises comme Airbus, L’Oréal, Mercedes, Spotify ou encore Mistral AI.
"InvestAI" est destiné, en grande partie, à la création de giga-fabriques spécialisées dans l’entraînement des modèles d’IA avancés, y compris ceux des concurrents européens au ChatGPT d’OpenAI. Du côté slovaque, le président Peter Pellegrini a souligné que le pays a le potentiel de devenir un acteur actif et innovant en raison de son environnement approprié pour le déploiement de projets pilotes. Ce sont, par exemple, ici qu'ont été déployés en premier, les paiements sans contact.



